JAHFILS
  pour sauver l’Afrique..
 

"Mes popositions pour sauver l’Afrique"
par monsieur
Laurent GBAGBO Président de la
3em république de Côte d’ivoire
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Avant de s’envoler pour le Sommet de Doha, le Chef de l’État ivoirien a livré à Fraternité-Matin ses attentes et sa vision.

 

Source : Fraternité-Matin du 26/11/2008

Le Président Gbagbo part aujourd’hui au Qatar au sommet de Doha. Il situe les enjeux de ce sommet et invite l’Afrique à se prendre en charge.

Monsieur le Président, vous vous rendez aujourd’hui même au sommet de Doha au Qatar. Pouvez-vous situer en quelques mots les enjeux de cette rencontre internationale ?

C’est une réunion initiée par les Nations unies pour faire le point sur ce qu’on appelle le consensus de Monterrey. Cette ville est une localité mexicaine où une réunion a eu lieu, en 2002, pour dégager des pistes destinées à atteindre les objectifs du millénaire en matière de développement. Il s’est agi d’indiquer les voies devant permettre aux pays sous-développés de se développer. La réunion du Qatar intervient six ans après celle de Monterrey. Nous y allons pour faire le premier bilan, c’est-à-dire pour voir si nous sommes sur le chemin nous conduisant vers ces objectifs.

A côté de cette réunion, il y aura celle du Groupe des 77 plus la Chine. Je voudrais noter qu’il y a, en fait, plus de 130 membres. On parle de G77 parce que, au départ, ce sont 77 Etats du tiers-monde qui ont créé le groupe.

La réunion du groupe des 77 va se pencher sur les conclusions de la rencontre de Yamoussoukro de juin 2008. En ce qui me concerne, je vais essayer de faire adopter les conclusions dont le point essentiel est la création du Fonds Sud pour le développement. Voilà en gros pourquoi la réunion du Qatar est importante pour la Côte d’Ivoire et le tiers-monde

Où en est-on, justement, avec la mise en œuvre du Fonds Sud ?

Le projet avance bien. Il n’y a eu jusque-là aucune hostilité à ce projet. Aucun pays du Groupe des 77 n’a montré une telle attitude. Les potentiels pays donateurs pour ce fonds y sont favorables. Je ne crains donc rien pour le projet. Mais tant que les conclusions n’auront pas été formellement adoptées, je ne peux pas vous dire que le Fonds est bouclé. Je vais œuvrer à ce que cela soit fait pour que nous passions à la phase du processus de modalités pratiques.


Monsieur le Président, quelle est votre opinion sur la crise mondiale qui prévaut actuellement ?

Ce qui se passe actuellement dans le monde est un peu comparable à ce qui se passe en Côte d’Ivoire. Quand on parle de crise ou de mauvaise conjoncture, le paysan qui se trouve à Téhini ou à Doropo ne sent rien. Parce qu’il est déjà touché. Dans le cas d’une crise de financement au niveau de l’Etat, ce sont ceux qui sont tributaires de l’Etat qui en souffrent. Il s’agit des fonctionnaires dont les salaires sont payés par l’Etat et des entreprises que l’Etat sollicite pour des travaux. Sinon, ceux qui n’ont rien au départ ne peuvent souffrir d’aucune baisse de liquidité au niveau de l’Etat. Nous sommes bel et bien concernés par la crise mondiale. Mais comme nous sommes trop faibles, nous ne percevons pas de plein fouet les effets de cette crise.

Il faut remarquer que depuis un certain moment, nous importons les effets des crises nées ailleurs. C’est le cas de la crise alimentaire. Qui n’est pas née dans le tiers-monde, mais dans les pays développés. Et nous l’avons reçue. La flambée du coût du pétrole, dont le baril est passé de 40 dollars à 147 dollars il y a peu, même si nous constatons une baisse ces derniers temps, est aussi une crise que nous avons importée. Aujourd’hui, nous avons la crise des subprimes qui s’est transformée en crise financière.

A propos de cette dernière crise, je dirai qu’elle est structurelle par rapport à l’économie mondiale d’aujourd’hui. Il y a eu d’abord l’économie mondiale basée sur l’agriculture. Ensuite, l’économie mondiale basée sur l’industrie et le commerce pendant des siècles. Aujourd’hui, nous avons l’économie mondiale basée sur les spéculations boursières. Cette économie a tellement pris de l’importance que l’économiste américain James Tobin avait proposé que pour le développement du tiers-monde, une taxe sur les mouvements de capitaux soit créée. Les prélèvements devaient servir à financer les pays sous-développés.

En fait, la crise actuelle a précédé celle des produits agricoles et celle du pétrole. Elle a seulement pris de l’ampleur. Nous devons rester vigilants. Prenons toutes les précautions pour ne pas importer tous ses effets. Mais ça m’étonnerait que l’impact soit zéro. (1/3)     
 

 
 
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