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religieuses ou non, qui leur permettaient d’organiser des concerts, des cérémonies théâtrales et autres réjouissances populaires.En égyptien ancien, le terme désignant ces fêtes populaires est "hb" [1]. Le terme "hm" s’appliquait en particulier aux cérémonies liturgiques. On retrouve cette distinction en langue Zoulou par exemple, avec les termes "gubho" pour "fête populaire" et "goma" pour "fête religieuse". [2].


- Mais intéressons-nous quelque peu au savoir des Dogons pour mieux saisir les racines africaines de la musique noire et du rap.

Selon les prêtres Dogons, la Parole est à l’origine créatrice de toutes les formes de vie. "Du Verbe de Dieu est issu l’atome de l’univers d’où sont sortis tous les êtres".

G. Calame-Griaule et B. Calame, résument ainsi la philosophie des Dogons. Ils sont à l’initiative d’une vaste étude menée à partir des résultats des recherches faites sur le terrain par M. Griaule et G. Dieterlen (1950)."La première de toutes les paroles prononcée par Nommo (la Divinité) exprimait l’idée même de "parole". Cette première parole, disent les Dongons, "se manifesta sous la forme d’un battement régulier qui fut le premier rythme, les Dogons l’appellent "la Mère des Paroles".

Danseure
Zoulou 
BrandNubian
station hip hop
Afrika Bambaataa
Afrika Bambaataa à Tokyo en 2004.

Cette "Mère des Paroles" d’essence divine est aussi l’origine de la parole humaine et des rythmes musicaux "qui allèrent en se compliquant mais toujours en correspondance avec les paroles",ajoutent-ils.
La suite de l’analyse nous fournit les raisons de l’existence aux Antilles de phrases en kréyol du type : I ka fè klarinet’ la palé fwansé ! (il fait la clarinette parler français). Pourquoi vouloir associer le son d’un instrument à l’idée d’une parole prononcée ? D’où vient cette idée ?

Chez les Dogons, "tout rythme musical produit par un tambour ou tout autre instrument peut être traduit en formules types qui représentent la parole de cet instrument, elle-même interprète de la voix du moniteur ou des ancêtres réglant la marche du monde", nous disent nos chercheurs. Ainsi jouer d’un instrument pour le kamite, c’est en fait le faire "parler". Musique et Parole sont un tout car les instruments ne sont que les porte-paroles du divin (Nommo) ou des ancêtres lumineux séjournant près du divin, qui "continuent à assurer le maintien en équilibre de l’univers et de la société des hommes".

La musique comporte encore la vertu prodigieuse de féconder et de vivifier "car elle est de la même essence que l’eau, source de vie". Les Dogons affirment que cette substance subtile est logée à l’état latent dans le corps de l’homme "en compagnie des huit graines qui constituent les principes vitaux de la personnalité".
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DANSEURS DOGONS CELEBRANT LA CREATION DE L’UNIVERS
L’art du poète ou du chanteur consiste à rendre la parole fécondante et vivifiante. A ce titre, la musique est aussi utilisée en Afrique dans le cadre de la médecine pour guérir (ou plutôt vivifier) les malades. Le couple parole/musique est ainsi à la base de toutes les conceptions musicales et cosmologiques négro-africaines.
 
L’émetteur naturel de la parole, selon les Dogons, nous disent encore G. Calame-Griaule et B. Calame, est "constitué comme une forge symbolique, dont le foyer est le cœur, rouge et palpitant comme le feu. Le foie, au niveau duquel se passent d’importants échanges biochimiques, est semblable à un récipient dans lequel l’eau, chauffée par le cœur, entre en ébullition et se transforme en vapeur, légère en cas de bonnes paroles, brûlantes dans le cas de mauvaises. Projetée à l’extérieur par les poumons qui jouent le rôle de soufflets, la vapeur se dirige en suivant une ligne hélicoïdale qui est celle de la vibration créatrice et pénètre par l’oreille de la personne de l’auditeur. Suivant en sens inverse son chemin initial, elle condense et redevient liquide. Elle est alors acheminée par les différentes parties du corps".
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DANSEUSES DU SENEGAL

- Conclusion :

La Parole (Verbe/Rap) doit donc être créatrice de vie car telle est son essence originelle.

Elle doit contribuer à broyer l’énergie négative tourbillonnant en chacun de nous pour faire naître un nouvel être dynamique, créateur à son tour de formes de vie.

Références bibliographiques:
[1] Wb.III.57.5[2] CF. L’Ibis du savoir, Tyanaba n° 3, Alain Anselin

 



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