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Témoignage sur les années 1885-1889 dans La Gloire du sabre de Paul Vigné d'Octon
(cité par Gilles Manceron, Marianne et les Colonies)
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Côte d’Ivoire
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" De 1 franc 50 en 1925, le salaire journalier est passé à 3 francs 50 pour 6 moix d’engagement et 4 francs pour un mois d’engagement en 1945. Les femmes et les enfants ont 2 francs 25 par jour. Les uns et les autres ne sont ni payés ni nourris les dimanches et jours fériés.
.... Les manœuvres sont obligés, quand ils ont dépensé le peu d’argent qu’ils ont emporté et qu’ils ne peuvent plus en recevoir de leur famille, de travailler le dimanche à forfait chez des planteurs africains voisins ou de fournir du bois sec au marché le plus proche. Certains, en bandes armées, se répandent dans les plantations indigènes où, poussés par la faim, ils s’emparent de force de quoi vivre. D’autres, obligés de terminer le dimanche la tâche qu’ils n’ont pu achever la veille, n’ont même pas le loisir de marauder.
Parlerons-nous des retenues de salaires pour cause de maladie, retard dans le service ou non-accomplissement du travail assigné et bien au-dessus des forces de ces faméliques "
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(Félix Houphouët-Boigny. Rapport à l’Assemblée nationale constituante, 1946)
Congo français
L'enquête de Brazza en 1905 sur la situation du Congo, révèle que l'eclavage a été rétabli de fait,sous l'autorité de l'administration locale.Au cours des années 20, le chemin de fer Congo-Océan a mobilisé 127 250 hommes, totalisant 138 125 années de travail forcé. Ce train fut appelé le"mangeur d’hommes". On évalue les morts pendant le chantier entre 18000 et 23000 travailleurs.
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Guinée
En 1905, on compte 400 000 personnes "non-libres" sur une population d'un million d'habitants.
La ligne de chemin de fer Conakry-Kankan est terminée en 1914 grâce au travail forcé des Guinéens.
Niger
En 1905, on compte 600 000 personnes "non-libres" dans le Haut-Sénégal-Niger sur 4 millions d'habitants.
" Ce sont ces non-libres qui travaillent comme manoeuvres sur les chantiers des chemins de fer Kayes-Niger, de 1881 a 1904, et Conakry-Niger, de 1900 a 1914. Un interprète adresse, en 1901, une réclamation a l'administration se plaignant notamment que les morts, trainés a l'écart, ne sont même pas enterrés. " (Gilles Manceron. Voir "sources principales")
L’idée de la mise en valeur de la vallée du Niger par les cultures d'exportation (riz, coton) naît après la première guerre mondiale. A partir de 1932, à travers l'Office du Niger, plusieurs millions furent investis, ainsi que des milliers d’heures de labeur des autochtones, dans le cadre du travail forcé. Le principal résultat tangible fut la construction du barrage de Sansanding Markala inauguré en 1947, ainsi que les canaux du sahel et du Masina.
Des centaines de travailleurs moururent pendant la construction du barrage, du fait des mauvaise conditions de travail et d'alimentation.
Indochine
En 1939-1940, 20 000 travailleurs indochinois furent envoyés en France pour suppléer, dans les usines de guerre, la main d'oeuvre mobilisée.
Les estimations chiffrent la part des volontaires entre 10 et 30% de l'effectif qui rejoindra la métropole. Les autres furent donc requis et assujettis au travail forcé. Dans l'attente de possibilités de transport vers la Métropole, les requis indochinois furent regroupés dans des camps situés dans les capitales provinciales. Là, sous encadrement militaire, ils étaient immatriculés, tondus, vaccinés et recevaient un uniforme sommaire. L'attente pouvait durer plusieurs mois.
Ils voyageaient avec des tirailleurs ou des militaires français rejoignant aussi la France. Ils étaient systématiquement logés à fond de cales, sur des bas-flancs installés à la hâte, souvent en compagnie du bétail utile à l'alimentation pendant la traversée.
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Extrait du rapport de la 18ème Compagnie :
" Durant la traversée, les travailleurs étaient sous les ordres d’un Inspecteur de la Garde Indigène parlant annamite. Parqués sur le pont et dans les entreponts, les surveillants et les travailleurs étaient menés comme autrefois les esclaves sur les « négriers », recevant presque tous les jours des coups de cravache, de poings et de pieds …..(3/4) » Lire la suite...
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